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Devenir Intermittent du Spectacle metiers de l'intermittence

Interview d’Inès M., makeup artist.

Cette semaine Être Intermittent évoque un nouveau métier de l’intermittence en publiant une interview d’Ines M, makeup artist dans le secteur du spectacle et de la mode. Inès évoque sa passion, son histoire et son évolution professionnelle. Elle évoque aussi son quotidien et les difficultés et les enjeux auxquels elle doit faire face.

E.I – Hello Inès peux-tu te présenter ? Comment es-tu devenue la maquilleuse que tu es aujourd’hui ?

INES M : Bonjour à tous. Je m’appelle Inès, j’ai 25 ans et je suis makeup artist, maquilleuse quoi ! 

Toute petite, j’ai toujours eu envie de travailler dans le monde du spectacle et de la mode, bien que cette dualité soit un peu antinomique pour devenir intermittente du spectacle. En tout cas, très jeune, j’adorais me maquiller, maquiller ma sœur et mes amies, organiser des shooting photos entre filles. C’est une véritable passion qui m’anime depuis toujours !

E.I – Donc tu te projettes pour acquérir le statut d’intermittente du spectacle ?

INES M : Oui c’est complètement dans mes plans ! Mais je dois gérer cette fameuse dualité que j’évoquais à l’instant, entre le mode du spectacle et de la mode.

E.I – Tu veux dire que les heures que tu accumules pour un spectacle sont comptabilisées différemment de celles accumulées via un défilé de mode ?

INES M : Tout à fait. France Travail ne considère pas ces 2 activités de maquillage de la même façon. Les cachets issus du monde du spectacle génèrent des droits d’intermittence, alors que les heures accumulées dans le secteur de la mode ne peuvent pas générer de droits d’intermittence à venir.

Ça complique les choses pour atteindre le nombre d’heures nécessaire pour arriver au graal du statut d’intermittente du spectacle. Ce statut me permettrait de bénéficier de revenus complémentaires, même en l’absence d’un contrat de maquillage. Ce statut offre une sécurité financière pour pallier les incertitudes de mon métier car l’emploi n’est pas garanti tous les jours. Donc je croise les doigts !

E.I – Quelle est la plus grande difficulté de ton métier ?

INES M : La difficulté de mon métier et d’être livrée à nous même dès le départ. Il faut donc apprendre à se débrouiller seule, à créer un carnet d’adresse par ses propres moyens, à contacter de nouvelles personnes continuellement pour agrandir ce carnet d’adresses. En prime il faut savoir aussi se démarquer des autres.

L’une des plus grande difficulté à gérer, c’est que je ne travaille pas tous les jours. Je ne sais jamais si quelqu’un me contactera bientôt pour une nouvelle session de maquillage pour un spectacle ou un défilé. C’est donc une remise en question permanente : ne jamais se reposer et ne jamais perdre espoir. Dans tout métier qui gravite dans la sphère artistique, il faut le temps de faire se faire une place, ça arrive petit à petit ! 

E.I – Le relationnel est-il important ?

INES M : Oui le relationnel est très important ! Ce métier fonctionne à 90% par le bouche à oreille. N’importe quelle personne croisée sur un plateau de maquillage peut vous contacter pour un travail ou parler de vous à son entourage. De nombreuses personnes croisées dans mon métier sont devenues des amis et cela participe, sans que je le contrôle vraiment, à agrandir mon réseau. On re croise parfois aussi les mêmes personne c’est très sympa, et ça permet aussi de ne pas se faire oublier ! 

Côté comportement je reste moi-même ! J’essaie de compter avant tout sur mon talent de maquilleuse pour que l’on se souvienne de moi ! J’ai aussi compris qu’une session de maquillage est perçue par les modèles comme un moment de détente, un peu comme lorsque, passive et détendue, on est confortablement assise sur le fauteuil d’un salon de coiffure ! Aussi, étant plutôt d’un naturel agréable et douce, je ne me force pas avec les modèles et mes sessions de maquillage sont toujours un agréable moment de détente.

E.I – Quel est le quotidien d’une maquilleuse professionnelle ?

INES M : En tant que makeup artist, je ne travaille pas tous les jours. Lors d’une journée type, j’arrive dans la salle de spectacle ou dans un studio avec ma valise pleine à craquer de soins et de produits de maquillage et je commence par installer au mieux mon atelier. Je passe ensuite à la préparation de la peau du modèle, puis je commence concrètement à maquiller. Généralement, cette première session dure une bonne heure, mais cela dépend bien sûr de la complexité du makeup à réaliser. Ensuite, je m’attèle aux retouches et aux amélioration des makeups en fonction des diverses demandes formulées par le directeur artistique.

E.I – Comment t’es-tu formée pour devenir une maquilleuse professionnelle ?

INES M : En 2022 et 2023, j’ai fait une école de maquillage à Paris. C’était génial car on baignait dans une ambiance studieuse et créative ! A cette période, j’ai eu l’opportunité de faire des stages, de rencontrer pas mal de professionnels. Les profs étaient eux aussi des professionnels et cela nous permettait de mieux comprendre les enjeux de notre métier.

Mais il faut aussi savoir que certains makeup artists n’ont pas suivi ce type de cursus d’apprentissage et sont 100% autodidactes !

E.I – Y a-t-il une anecdote qui t’a marquée spécialement ?

INES M : Je n’ai pas vraiment d’anecdote spécifique, mais ce qui m’a spécialement marquée, c’est mon tout premier défilé. Au moment où j’ai compris que tout devenait réel et concret, que mes makeups défilaient sous la lumière, j’ai été très émue. J’assistais à un spectacle auquel j’avais concrètement apporté ma contribution et c’était un véritable rêve d’enfant ! 

E.I – Comment restes-tu à jour techniquement ?

INES M : Les jours ou je ne suis pas en session de maquillage, je m’inspire de tout ce qui m’entoure

Certains évènements, comme les fashion-week sont une véritable source d’inspiration pour me tenir à jour. Je visualise de nouvelles tendances et les nouveaux produits dans ce genre d’évènement ou d’ailleurs aussi sur les réseaux sociaux comme Instagram, etc.

Je consomme les magazines avec mon œil de pro, et j’observe même ce que les gens portent comme makeup dans la rue ! 

J’aime aussi visiter des musées pour avoir de l’inspiration, car je suis passionnée par l’art d’une façon générale, je m’imprègne et j’observe beaucoup.

E.I – Merci Inès, de nous avoir fait partager la passion de ton art. Ton histoire est tout simplement passionnante !